Recyclage
J'ai écrit un petit conte de fées (ou pas) pour parano.be, et comme je ne voulais pas qu'il tombe dans les méandres des archives poussiéreuses du secteur ALZ (si vous ne comprenez rien à ce que je raconte... c'est normal), je vous le propose ici.
Enjoy !
Approchez vous les amis, et assoyez vous en rond autour de moi, je vais
vous raconter une histoire. Un conte merveilleux, qui éblouira les
petits, comme les moins petits (et un peu les grands aussi, mais ça, ça
dépend... et ça risque de dépasser, aussi...).
Seulement voilà, ce conte est particulier ! Point ici de prince
charmant parfaitement coiffé et manucuré, de happy end nauséeux, de
principe d’opposition entre un bien et un mal absolu... que nenni !
Non ! « Laissez nous rêvez », c’est bon pour les vieux groupes has been.
Ceci dit, il y aura peut être une méchante belle mère, parce que ça, c’est souvent la réalité, quand même... on verra bien.
Je vais donc vous raconter l’histoire fantastique de « La belle, le moche, et le un peu moins moche ».
La belle se promenait en ville, elle faisait les boutiques. La belle
était comme pratiquement toutes les autres filles, elle aimait faire
les magasins en sachant pertinemment qu’elle n’y achèterait rien.
C’est alors que le moche arriva, sur son beau scooter blanc. Casquette
vissée sur le crâne, les chaussettes par-dessus le training Kappa.
« Hey, mademoiselle, vous êtes bien mignonne... tu veux faire un tour ?
Une partie de PS2 ? Une tournante dans une cave ? », dit le moche, en
s’adressant à la belle.
« Non, merci », répondit la belle. « Mon cœur est déjà pris par un beau
prince chevauchant sa BMW, et aux biceps plus épais que votre tête.
Laissez moi donc tranquille, malandrin ! »
Le moche s’éloigna alors, non sans traiter la belle de « tasse-pé »,
sorte de réflexe conditionné pavlovien destiné à récompenser toutes les
demoiselles repoussant les avances de ce Don Juan des temps modernes.
(à ne pas confondre avec "le chevalier des temps modernes", Michael Knight. Lui, il avait la claaaaasse...)
Mais de prince charmant, en vérité, il n’y en avait guère. La belle était seule, et voulait simplement faire fuir le malotru. Elle était seule et se désespérait de trouver enfin un jour l’âme sœur. Elle l’imaginait grand, musclé, doux, et fantasmait donc sans le savoir sur votre serviteur, mais ça c’est une autre histoire que nous ne développerons pas par manque crucial de place sur le serveur paranoïaque (ou pas, donc, du coup...).
Jusqu’à ce qu’un jour, alors qu’elle s’était doucement faite à l’idée
que rien de bien ne lui arriverait, elle rencontra le un peu moins
moche. Il était très loin de son idéal, de son rêve, mais il était
gentil, et parvenait à la faire rire.
Refusant tout d’abord de faire définitivement une croix sur ses rêves
de prince charmant, elle accepta simplement de devenir l’amie du un peu
moins moche. Ils partagèrent pas mal de bons moments, et de moments
plus difficiles, et apprirent à se connaître.
Et puis un soir, ce qui devait arriver, arriva. La belle ayant picolé
toute la soirée, se trouva bien dépourvue, lorsque le léchage de glotte
en règle de la part du un peu moins moche fut venu.
Elle s’en couru alors chez la Conscience sa voisine, et se rendit compte qu’au fond, ce n’était pas si désagréable que ça.
La belle et le un peu moins moche s’en allèrent donc bras dessus bras dessous, et passèrent une nuit qu’ils n’allaient pas oublier de si tôt, grâce aux somptueuses photos prises avec l’appareil numérique dernier cris, 5 millions de pixels, intégré dans leur téléphone portable.
Ils vécurent heureux, et eurent beaucoup d’enfants, jusqu’à ce qu’un jour...
A l’aube du cap de la quarantaine, le un peu moins moche utilisa son
gsm-appareil photo numérique-lecteur mp3-agenda-toaster avec sa
secrétaire. De son côté, la belle s’endormait tous les soirs en pensant
à son nouveau collègue, bien plus moins moche que le un peu moins moche.
Ils divorcèrent, et eurent beaucoup de pensions alimentaires.
Moralité : la Conscience, ça ne sert à rien.
Voilà les amis, la prochaine fois je vous raconterai les formidables aventures des trois petites chanteuses qui ne savaient pas chanter.
Merci, bonsoir.